Brachythérapie comme traitement contre le cancer de la prostate

Examens 

Votre état de santé générale sera contrôlé en vue de préparer l’intervention chirurgicale. Ce contrôle sera effectué par votre médecin de famille ou par le cardiologue qui réalisera un électrocardiogramme (film du cœur). Souvent, une radio des poumons ainsi qu’une analyse de sang approfondie seront également réalisées. Ces examens doivent être effectués avant votre hospitalisation. 

Médication 

En consultation avec votre médecin, vous devrez arrêter certains médicaments quelque temps avant l’opération. Il s’agit de vos anticoagulants, par exemple.

Régime 

Vous devez être à jeun pour l’intervention. Consultez nos consignes.

Préparation de l’intestin 

Le soir précédant l’intervention, vous devrez effectuer un petit lavement. Celui-ci doit évacuer toutes les selles du dernier tronçon de l’intestin. En effet, pour permettre la visibilité de la prostate via une échographie, l’intestin doit être propre.  

Hospitalisation 

• Vous serez admis à l’hôpital le matin de l’intervention. 
• Dans la chambre, le personnel infirmier parcourra un certain nombre de documents avec vous. Il s’agit, entre autres, du questionnaire préopératoire complété à domicile. Le personnel infirmier rédigera également une fiche d’anesthésie reprenant votre tension artérielle, votre fréquence cardiaque, votre température, vos allergies, votre médication, … Par ailleurs, il vous posera quelques questions dans le but d’aligner certains soins sur vos besoins personnels. 
• Au cours de votre hospitalisation, le personnel infirmier vous fera tous les jours une petite injection dans l’abdomen afin d’éviter l’inflammation des veines dans les jambes (phlébite). 
• Vous recevrez une chemise d’hôpital. Avant que le personnel infirmier vous emmène à la salle opératoire, vous recevrez un antibiotique et, si tel est votre souhait, un médicament pour vous détendre. 

L’anesthésie 

La brachythérapie sera réalisée dans la salle opératoire. 

Si aucune perfusion n’a été posée dans l’unité des soins, celle-ci sera installée en salle opératoire à votre arrivée. 

L’intervention se fera sous anesthésie régionale et au moyen d’une injection lombaire. Si vous ne souhaitez pas que l’intervention soit réalisée sous anesthésie régionale, elle peut également être réalisée sous anesthésie générale. 

L’intervention 

• Le personnel infirmier posera d’abord une sonde vésicale. La sonde échographique introduite dans le rectum permet de visualiser la prostate à l’écran. 
• Le volume de la prostate pourra ainsi être minutieusement mesuré. 
• Suivra le planning dosimétrique. Cela signifie que les endroits d’implantation des grains seront calculés à l’aide de l’image sur l’ordinateur (d’après le volume de la prostate). 
• Par la suite, le radiothérapeute, le physicien et l’urologue adapteront le traitement et les implantations en fonction de la tumeur. 
• Ensuite, les aiguilles guidées sous ultrasons seront introduites via le périnée (zone entre le scrotum et l’anus). Les grains seront positionnés dans les aiguilles creuses. 
• Une radio de contrôle viendra confirmer la position et le nombre de grains. 

Après la réalisation de l’intervention 

• Vous vous réveillerez tranquillement dans l’unité de réveil. Votre cœur, pression artérielle et respiration seront contrôlés sur un moniteur. Vous bénéficierez éventuellement d’un apport d’oxygène par un masque sur votre nez et bouche.
• Lorsque vous vous réveillerez, vous constaterez la présence d’une sonde vésicale. Celle-ci a été posée dans l’uretère au cours de l’intervention. Elle est maintenue en place dans la vessie par un ballonnet rempli d’eau. Vous ne le sentirez pas, mais pourriez toutefois ressentir des douleurs à hauteur du pénis. Si tel est le cas, le personnel infirmier vous administrera les antidouleurs nécessaires. Dans certains cas, la douleur est provoquée par un gonflement et le lancement du rayonnement. 
• Vous constaterez également la présence d’une perfusion. Elle sera régulièrement contrôlée et retirée le matin suivant. Cette perfusion est nécessaire afin de vous administrer les médicaments. 
• Sous le scrotum, à l’endroit où les grains ont été implantés, un hématome peut se former. Pour limiter cette formation, des poches de glace seront appliquées les premières heures après l’intervention. 
• Vous pourrez seulement boire une gorgée d’eau quelques heures après l’intervention. 
• Le soir, l’antidouleur Voltaren® 75 mg vous sera administré par perfusion latérale. Il s’agit d’un antidouleur qui a également un effet décongestionnant. Le soir, le personnel infirmier vous apportera également un pudding, un yaourt et une bouteille d’eau. 

Jour 1 après l’intervention brachythérapie 

• Le premier matin après l’intervention, le personnel infirmier retirera votre perfusion et votre sonde vésicale ainsi que le pansement à hauteur du périnée (zone où les aiguilles ont été introduites). Il vérifiera l’absence de gonflement et/ou d’hématome dans cette zone. 
• Par après, vous pourrez laver la zone à l’aide d’un peu d’eau (sans savon) et bien la sécher. Demandez éventuellement l’aide d’un membre du personnel infirmier. 
• Après avoir retiré la sonde, le personnel infirmier vous donnera un urinal dans lequel vous pourrez uriner. La première fois, cela pourrait provoquer une sensation de brûlure. 
• Nous vous conseillons de boire beaucoup d’eau après l’intervention afin de faciliter la sécrétion des urines. Les premiers jours, les mictions pourraient provoquer des sensations de brûlure et du sang pourrait apparaitre dans vos urines. Vous allez également avoir une envie plus fréquente d’uriner et il est possible que les mictions soient un peu moins aisées. Un petit protège-slip (Tena for men) augmentera votre confort. 
• Le jour de votre opération, vous recevrez du Tamsulosine® 0,4 mg. Ce médicament facilite les mictions en ouvrant les uretères. Le matin et le soir, vous recevrez également de l’Eusaprim Forte®. Lors de votre sortie, vous recevrez une prescription pour cet antibiotique si l’urologue estime nécessaire de le continuer. 
• Dans le courant de la matinée, l’urologue passera vous voir afin de contrôler si vous urinez sans difficulté. Si vous ne rencontrez aucun problème, vous pourrez quitter l’hôpital. 
• Chez certaines personnes, l’intervention peut également être réalisée en hôpital du jour. C’est une décision qui appartient à l’urologue qui se basera sur les consultations préalables ou sur son tour de salle. 

Sortie 

Lors de votre sortie : 

• le personnel soignant fixera un rendez-vous pour votre prochaine consultation chez l’urologue et le radiothérapeute, 
• vous recevrez éventuellement une prescription pour des médicaments, 
• vous recevrez quelques consignes et mesures de précaution à prendre chez vous.

• Pour traiter votre pathologie, du matériel radioactif d’Iode-125 a été implanté dans votre prostate. Ce matériel est conditionné dans de petites capsules, également appelées « grains d’iode ». Ces capsules doivent demeurer dans votre corps.
• L’irradiation issue du matériel a un effet très local, et la quantité de rayons dégagés par votre corps est donc relativement limitée. Cette petite quantité constitue toutefois un risque pour votre entourage. Étant donné la faible intensité de l’irradiation, ce risque demeure toutefois minime. L’intensité des rayons décline rapidement dans le temps. Elle est même divisée par deux après 60 jours. Les rayonnements disparaissent au fil du temps. Les instructions données ici sont donc uniquement valables pour une période limitée. Ces instructions tiennent compte du fait que plus la distance augmente, plus l’intensité de l’irradiation est faible. 
  • une distance 2 fois plus grande signifie une intensité 2 x 2 = 4 x plus faible 
  • une distance 3 fois plus grande signifie une intensité 3 x 3 = 9 x plus faible  
• Les deux premiers mois, limitez tout contact avec autrui à 5 minutes lorsque la distance est inférieure à 1 m. Concrètement, il est préférable de ne pas prendre vos petits-enfants sur les genoux pour regarder un dessin animé. Vous pouvez, bien entendu, leur faire un câlin. 
• Aucune restriction n’est imposée sur les distances supérieures à 1 mètre. En d’autres termes, un contact de longue durée avec des femmes enceintes et des enfants dans une même pièce n’engendre pas de problème. Partager le lit conjugal (avec une femme qui n’est pas enceinte) ne constitue pas un problème non plus. Les rapports sexuels n’ont aucun impact sur l’effet du traitement. 
• Si vous subissez un traitement médical endéans les deux ans, avertissez le médecin de la présence de sources radioactives dans votre corps. Par ailleurs, en cas de coloscopie ou de traitement du côlon, vous devrez toujours avertir le médecin.  
• Il est préférable d’éviter le vélo ou l’équitation au cours des 4 premières semaines. La pression exercée sur la prostate pourrait déplacer les grains. Toute autre activité, telle que la natation ou la course à pied, peut être poursuivie. 
• Buvez suffisamment d’eau (2 l par jour) afin de maintenir une bonne miction. 
• Assurez-vous d’avoir un transit intestinal régulier : mangez des fruits, des légumes, du pain complet et buvez suffisamment d’eau. Le fait de pousser lorsque vous allez à la selle, augmente la pression sur le périnée, ce qui n’est pas bénéfique. 
• Vous pouvez prendre une douche ou un bain. 
• Effectuez les soins hygiéniques du périnée (zone entre le scrotum et l’anus) pendant 14 jours, comme le personnel soignant vous l’a enseigné (bien sécher).  
• En cas de décès endéans les deux ans et si la personne souhaite être enterrée et non incinérée, des mesures supplémentaires pourraient s’avérer nécessaires en vue notamment de protéger le personnel des pompes funèbres.  

Suivi ultérieur

• Après une brachythérapie, la prostate enflera suite à l’implantation des grains. Ce gonflement disparaitra, et la prostate retrouvera sa taille normale par la suite. Le taux de PSA diminuera rapidement après l’implantation des sources radioactives.
• La première année suivant la brachythérapie, une consultation comprenant des dosages PSA (prostate-specific antigen, ou antigène prostatique spécifique en français) est prévue après 1 mois et ensuite après 3, 6 et 12 mois. Dès la deuxième année, une consultation de suivi 1 fois par an sera suffisante. À chaque consultation, l’urologue mesurera le taux de PSA et effectuera une débitmétrie urinaire. Il procèdera également à une examen échographique afin de s’assurer que la vessie est vide après la miction. 

Si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à vous adresser à votre urologue ou au personnel soignant de l’unité de soins. 

• Inflammation prostatique aigüe, accompagnée de forte fièvre. Après ce type d’intervention, cette complication est rare. Le cas échéant, le médecin vous prescrira des antibiotiques et des anti-inflammatoires. Il est généralement souhaitable de consulter l’urologue. 
• Gonflement et hypersensibilité de la prostate se manifestant généralement entre le premier et le sixième mois après la brachythérapie. Les symptômes sont une miction douloureuse et difficile ainsi qu’une fréquence de miction plus élevée, surtout la nuit. 
• Incapacité à uriner. Le cas échéant, le médecin augmentera la médication dans un premier temps. Il est possible qu’il pose une sonde vésicale unique. Le personnel soignant peut vous enseigner cette technique qui vous permettra, par la suite, de l’utiliser par intermittence. Le médecin peut également poser, dans votre estomac, un tube temporaire par lequel l’urine sera secrétée. Il peut également décider de poser un cathéter qui maintiendra l’uretère en état d’ouverture. Au plus tôt 6 mois après la brachythérapie, une RTUP (résection transurétrale de la prostate) peut également être envisagée. Il s’agit de « fraiser » la prostate. Il est préférable de la réaliser 12 mois après la réalisation de la brachythérapie. 
• Problèmes d’incontinence (= difficultés à retenir ses urines) suite à la stimulation excessive de la sortie de la vessie par l’irradiation. Le cas échéant, le médecin vous prescrira les médicaments adéquats. C’est un effet secondaire rare. 
• Problèmes érectiles, dépendant de nombreux facteurs : âge, tabagisme, diabète, prise de certains médicaments, hypertension et problèmes d’érection antérieurs. Les problèmes d’érection se manifestent le plus souvent sur le long terme du fait que les nerfs sont irradiés. Le cas échéant, des médicaments contre la dysfonction érectile vous seront prescrits.  
• Formation de fistules. Il s’agit d’une connexion anormale entre le rectum et l’uretère ou la prostate. Une grave complication qui ne se présente heureusement que très rarement.
• Après une brachythérapie, tout examen du rectum en raison de pertes de sang, par exemple, doit s’effectuer dans la plus grande prudence ! Aucune biopsie ne peut être réalisée.